SENEGAL 2022 : de Dakar à St Louis par le Lac Rose
16/04/2023
DAKAR 1 : Musée des Civilisations, Phare des Mamelles, Hotel Radisson Blue
Il faut visiter Dakar et sa biennale "Arts Contemporains" au moins une fois dans sa vie : pour son originalité, son éclectisme, ses relations directes aux artistes, ses endroits improbables... Nous avons séjourné avec des amis parisiens (Claire et Jean Marc, absolument délicieux) aux abords du Palais Présidentiel (surtout ne pas faire mine de prendre de photos !) à la résidence de l'Amicale Corse avec vue sur l'Océan, l'île de Gorée, les ibis, les pélicans et les hérons cendrés. Nous avons dîné avec nos amis et des connaissances d'occasion tous passionnants et passionnés par l'Afrique... Nous avons fait promesse de les aider à distance... Ne pas manquer le phare des Mamelles, la maison d'Ousmane Sow (nous avons rencontré ses 2 femmes), l'Hotel Radisson Blue et sa splendide piscine. Flanez aussi le long de la corniche à pied pour découvrir les pontons des lagons et arrêtez vous pour siroter une bière locale. Les must ? le Musée des Civilisations noires, la gare ferroviaire de style colonial... Mais il faut assez vite quitter Dakar et ses embouteillages monstres... pour d'autres régions bien moins urbaines.
DAKAR 2 : Le port, les pêcheurs, le littoral atlantique et ses oiseaux
Si vous vous promenez le long du littoral en partant du bout de la presqu'île du Cap Vert (Cap Manuel, ancien Palais de Justice) jusqu'au port, vous longerez la anse Bernard puis suiverez la route de la Corniche Estate qui passe sous le Palais Présidentiel puis le Novotel.. vous ne manquerez pas d'observer le va-et-vient des barques multicolores des pêcheurs et des taxis chargés de leurs cargaisons et de leurs clients... Vous vous amuserez à regarder les ibis, les sternes, les milans à tête jaune, les balbuzards et autres puffins... voleter, se désaltérer, pêcher... ou se dorer la pilule au soleil voilé par la brume... mais pollution (air, mer) et transports sur-bondés vous rappelleront vite à la réalité Dakaroise... La ville déborde de vie et de millions d'habitants ! Que de défis à relever.
DAKAR 3 : L'Espace Eco-culturel d'Ousmane Sow, sculpteur
Ousmane Sow était venu à Paris en 1999 occuper le Pont des Arts avec ses statues de terre ocre ("Little Big Horn"). 3 Millions de Parisiens se pressèrent sur le Pont... Nous avons retrouvé sa maison natale et discuté avec ses deux femmes en un seul voyage ! Décédé en 2016, le projet d'Espace éco-culturel vit le jour en 2018... nous étions encore en chantier en mai 2022 (le COVID a du passer par là). Ousmane Sow est né dans un quartier difficile de Dakar et fut élevé "à la dur" par son père... Il partit pour Paris jeune et malgré ses dons artistiques il entreprit des études de kinésithérapie... ce qui le forma à l'anatomie... et finalement à sculpter des corps... Ce fut sur le tard qu'il se consacra pleinement à son art. Il choisit finalement le bronze comme matériel d'expression.
DAKAR 4 : l'île de Gorée, aux racines de l'esclavage
L'île de Gorée est tristement célèbre : c'est de là que partirent nombre d'hommes et de femmes réduits à l'esclavage sur des navires à destination des Amériques... Même si le rôle de l'île est aujourd'hui analysé comme mineur au sein du commerce triangulaire de la traite négrière. Classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, l'île et ses ruelles décaties aux maisons ocre, rose, jaune... sont désormais très prisées par la jet-set dakaroise à la recherche de résidences secondaires. Les travaux de rénovation tendent à en faire un bijou... touristique. Le contraste est saisissant entre rues en état de délabrement et jolies demeures fraîchement restaurées. La Maison des esclaves, construite par les Hollandais en 1776, se visite... mais pour nous ce fut fermée ! Vous ne manquerez pas de visiter l'ancien palais du Gouverneur, le Castel ... Lieu de mémoire, l'île de Gorée est un must et riche d'enseignements pour tous âges, grands et petits. Courrez y.
Dakar 5 : en passant par le lac Rose... et les plages de l'Atlantique
Le lac Rose, de son vrai nom le lac Retba, est une curiosité naturelle longue de 3 à 5 kms selon les saisons, d'une largeur de 800 mêtres séparée de l'Océan Atlantique par une langue dunaire où l'ancien Paris - Dakar auto-moto terminait son périple africain. Son taux record de salinité en fait le lieu de travail quotidien des "forçats du sel blanc". Maliens et Guinéens, hommes comme femmes exploitent ce gisement pour quelques francs CFA... Le lac est maintenant le lieu de résidences secondaires. Nous avons séjourné dans l'une d'elle pour 4 nuits grâce à nos amis parisiens. Eloignés de tout, nous nous sommes beaucoup déplacés à pied (ou en moto benne) pour atteindre l'Océan Atlantique en traversant des villages en permanente expansion (qui quittent Dakar trop chère, trop polluée et sur-peuplée), et pour nous rendre dans les restaurants des alentours... Le lac doit son surnom à de microscopiques algues aux piments rouges résistantes au sel qui se démultiplient en cas de salinité accrue et en cas de vents forts... Les photos de mon Samsung (qui ne sont pas là) prises à la tombée de la nuit rendent bien mieux compte de ce phénomène que celles prises par le Canon Pro. par un temps lumineux ! Vous noterez aussi les jolis sourires et les mines ravies de la jeunesse africaine.
SENEGAL SUITE : Désert de baobabs sur la route de Saint Louis
De Dakar à Saint Louis, après avoir quitté le lac Rose, une nouvelle route magnifiquement asphaltée d'un ocre cru, traverse une région désertique peuplée de baobabs et de chèvres dans les arbres. La traversée des villages donne à voir des centaines d'étales et de petits commerces en tous genres. Mais prendre des photos par la fenêtre d'une voiture qui roule n'est pas la panacée ! Je déconseille vivement... Heureusement quelques animaux croisèrent mon chemin...
SAINT LOUIS 1 : le Centre Ville et le pont Faidherbe
Saint Louis, 300 kms au nord de Dakar, possède un des rares patrimoines coloniaux du Sénégal. La ville appartient aux régions les plus riches du pays, grâce au fleuve Sénégal en bordure de la Mauritanie. La Cité est très décatie, assise sur une île reliée au continent par le fameux pont Faidherbe tout en métal. Un ouvrage routier***. Il faut donc parcourir carré par carré les rues de cette ancienne capitale de la gomme arabique et de l'arachide et pénétrer les arrières cours absolument charmantes... La biennale de Dakar y tient également quelques lieux artistiques à ne pas manquer... Originalité garantie.
SAINT LOUIS 2 : Le Parc National de la Langue de Barbarie (île aux oiseaux)
Partie prenante de la réserve naturelle du Parc National de la langue de Barbarie, l'île aux oiseaux est un lieu de reproduction pour les aigrettes, hérons cendrés, grands cormorans, pélicans blancs et gris, sternes, aigles pêcheurs, ibis... C'est un site magnifique mais en péril dû aux travaux humains de protection de la ville de Saint Louis contre les inondations. Les berges de l'estuaires et les cordons dunaires sont envahis par les déchets rejetés par la population au quotidien... Quant aux touristes en pirogues ils naviguent souvent trop proches des lieux de nidification... Les initiatives écologiques d'éducation à la protection de la nature ont bien du mal à s'imposer au sein de la population pauvre locale dont la priorité est de se nourrir pour vivre.
SAINT LOUIS 3 : Le Quartier des Pêcheurs, en calèche
La visite du quartier des pêcheurs de Saint Louis se fait de préférence accompagnée ! La misère et le capharnaüm qui y président ne facilitent pas la déambulation de touristes occidentaux facilement repérables avec un appareil photo et son zoom gros comme une tentation à ne pas manquer... Les photos sont donc prises de la calèche, sur le vif et le plus discrètement possible sans jamais dévisager les habitants... qui détestent le voyeurisme. De ce quartier sud de St Louis, partent tous les jours des dizaines de pirogues bigarrées pour des pêches en mer d'un jour ou de plusieurs. 20 000 habitants vivent au milieu des chèvres et des têtes de poissons coupées refusant un relogement qui les éloigneraient et qu'ils ne pourraient pas se payer... Evitez surtout de prendre des clichés du bord de plage car il abrite un cimetière musulman indiscernable au premier abord avec ses tombes abritées de filets de pêche... La balade est un instant mémorable, authenticité garantie. Mais rendez vous y accompagnés et guidés !
